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LE PROCÈS DU PANTHÉON
Sixième et dernière partie
Sixième et dernière partie
4 JUIN – 10 et 11 SEPT 1908.
André PAILLÉ
Source (Copie de la page couverture)
LE PROCÈS DU PANTHÉON 4 JUIN – 10 et 11 SEPTEMBRE 1908
GRÉGORI – DREYFUS ET ZOLA DEVANT LE JURY
LA RÉVISION DE LA RÉVISION
PRÉFACE ET PORTRAIT DE GRÉGORI
COMPTE RENDU STÉNOGRAPHIÉ ET REVISÉ DES DÉBATS
AUX BUREAUX DE LA « LIBRE PAROLE »
14, Boulevard Montmartre, 14
PARIS
CET EXEMPLAIRE DE PROPAGANDE DOIT ÊTRE REMIS GRATUITEMENT
Note :
Dans cette série de messages pour ce Blog, vous pouvez lire des extraits du Procès du Panthéon.
Très peu de détails sur cet événement de grande importance sont publiés à ma connaissance.
Pour vous démontrer à quel point le résultat du jury fut ignoble, je transcris ici quelques pages.
André PAILLÉ
Source (Copie de la page couverture)
LE PROCÈS DU PANTHÉON 4 JUIN – 10 et 11 SEPTEMBRE 1908
GRÉGORI – DREYFUS ET ZOLA DEVANT LE JURY
LA RÉVISION DE LA RÉVISION
PRÉFACE ET PORTRAIT DE GRÉGORI
COMPTE RENDU STÉNOGRAPHIÉ ET REVISÉ DES DÉBATS
AUX BUREAUX DE LA « LIBRE PAROLE »
14, Boulevard Montmartre, 14
PARIS
CET EXEMPLAIRE DE PROPAGANDE DOIT ÊTRE REMIS GRATUITEMENT
Note :
Attendu qu’il est question ici d’une publication de propagande par « La Libre Parole » ; nous trouvons pratiquement rien sinon ½ page, en faveur de Dreyfus et Zola,
sous le titre
« LE RÉQUISITOIRE »
transcription ci-dessous.
On y trouve cependant :
La « Déclaration de Grégori » de la page 112 à la page 141
La « Plaidoirie de Me Joseph MENARD »
On y trouve cependant :
La « Déclaration de Grégori » de la page 112 à la page 141
La « Plaidoirie de Me Joseph MENARD »
[avocat de Grégori] de la page 143 à la page 165.
QUESTIONS :
QUESTIONS :
1- Existe-t-il un « Compte rendu sténographique ‘in-extenso’ sur le procès du Panthéon ? »
2- Où pouvons-nous l’obtenir ?
3- Si Grégori était jugé aujourd’hui, connaîtrait-il le même verdict ?
André PAILLÉ
LE RÉQUISITOIRE page 141
L’avocat général Lescouvé prononce un réquisitoire relativement modéré. Il déclare que sa tâche est bien simplifiée. Tous ses efforts, dit-il, tendront à restituer à cette affaire le caractère qui lui est propre. La matérialité des faits est reconnue ; vous vous demanderez, Messieurs les Jurés, s’il y a eu l’intention de donner la mort ; vous vous demanderez si Grégori a prémédité son acte, et ensuite quel mobile l’a fait agir.
Il examine successivement ces trois points, énumère les peines qu’encourra Grégori suivant que le jury le déclarera coupable de crime ou de délit : de cinq à vingt ans de travaux forcés, dans le premier cas, de deux à cinq ans de prison, dans le second.
« J’éprouve, dit-il, quelque hésitation à me montrer impitoyable à son égard, mais vous n’avez pas le droit de l’acquitter, ce serait un véritable déni de justice. » Puis il traite l’acte de Grégori de battre et de réclame, et termine par une péroraison sur la marche du progrès vers un idéal de justice et d’humanité.
LE VERDICT page 166-167
Les applaudissements éclatent aux derniers mots de l’émouvante péroraison de Me Joseph Menard ; et ils sont à peine calmés, ces applaudissements partis malgré les menaces d’évacuation de la salle répétées à maintes reprises par le président, que celui-ci donne lecture au jury des quatre questions qui lui sont posées :
1- Grégori (Louis-Vincent-Anthelme) est-il coupable d’avoir, le 4 juin 1908, commis contre le commandant Alfred Dreyfus une tentative de meurtre, laquelle tentative n’a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur ?
2- Ladite tentative de meurtre volontaire a-t-elle été commise avec préméditation ?
Question subsidiaire résultant des débats :
3- Grégori (L.-V.-A.) est-il coupable d’avoir fait des blessures et porté des coups sur la personne de M. le commandant Alfred Dreyfus ?
4- Lesdits coups et blessures ont-ils été faits ou portés avec préméditation ?
Le jury se retire dans sa chambre des délibérations. Il y reste à peine vingt minutes.
Le coup de marteau annonçant sa rentrée si prompte dans la salle d’audiences retentit comme un signe favorable. Le visage des jurés reprenant place sur leurs bancs paraît radieux. Et d’une voix forte et assurée qui porte dans le silence religieux de tous comme l’affirmation puissante de la conscience nationale, le président de Jury, M. Bourguignon, répond : Non ! sur toutes les questions.
Ce Non ! et la façon dont il est dit à cette heure solennelle sont d’un prodigieux effet. Des applaudissements y répondent.
C’est à peine si la Cour peut prononcer l’acquittement de Grégori, lorsque les gardes le ramènent, toujours maître de lui, toujours d’un calme absolu.
« Vive le jury ! Vive la Nation ! » s’écrie l’acquitté. Les applaudissements redoublent, l’ovation se déchaîne en tempête à faire crouler la salle. Toutes les mains se tendent vers Grégori comme pour serrer les siennes, ce pendant que des Hou ! hou ! significatifs accompagnent les Juifs et les Blocards qui avaient attendu le verdict.
Les gardes républicains enlèvent presque Grégori pour le soustraire aux acclamations et aux étreintes ; et tandis qu’ils le remmènent paur la levée d’écrou, qu’il s’agit d’aller faire à la prison de la Santé, la manifestation populaire s’étend, de plus en plus vibrante et enthousiaste, au dehors du Palais, franchissant les ponts, et portant par tout Paris,le cri de : Vive Grégori !
Magnifique et réconfortante démonstration qui montre bien que nous ne devons jamais désespérer du pays.
[Commentaires non signés, concluant cet exemplaire de propagande de la Libre Parole.
« LA LIBRE PAROLE » journal politique et antisémite français (Paris, 1892 - juin 1924) fondé en 1892 par l'antisémite et polémiste Édouard Drumont, (1844-1917) auteur du livre La France Juive.]
FIN
2- Où pouvons-nous l’obtenir ?
3- Si Grégori était jugé aujourd’hui, connaîtrait-il le même verdict ?
André PAILLÉ
LE RÉQUISITOIRE page 141
L’avocat général Lescouvé prononce un réquisitoire relativement modéré. Il déclare que sa tâche est bien simplifiée. Tous ses efforts, dit-il, tendront à restituer à cette affaire le caractère qui lui est propre. La matérialité des faits est reconnue ; vous vous demanderez, Messieurs les Jurés, s’il y a eu l’intention de donner la mort ; vous vous demanderez si Grégori a prémédité son acte, et ensuite quel mobile l’a fait agir.
Il examine successivement ces trois points, énumère les peines qu’encourra Grégori suivant que le jury le déclarera coupable de crime ou de délit : de cinq à vingt ans de travaux forcés, dans le premier cas, de deux à cinq ans de prison, dans le second.
« J’éprouve, dit-il, quelque hésitation à me montrer impitoyable à son égard, mais vous n’avez pas le droit de l’acquitter, ce serait un véritable déni de justice. » Puis il traite l’acte de Grégori de battre et de réclame, et termine par une péroraison sur la marche du progrès vers un idéal de justice et d’humanité.
LE VERDICT page 166-167
Les applaudissements éclatent aux derniers mots de l’émouvante péroraison de Me Joseph Menard ; et ils sont à peine calmés, ces applaudissements partis malgré les menaces d’évacuation de la salle répétées à maintes reprises par le président, que celui-ci donne lecture au jury des quatre questions qui lui sont posées :
1- Grégori (Louis-Vincent-Anthelme) est-il coupable d’avoir, le 4 juin 1908, commis contre le commandant Alfred Dreyfus une tentative de meurtre, laquelle tentative n’a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur ?
2- Ladite tentative de meurtre volontaire a-t-elle été commise avec préméditation ?
Question subsidiaire résultant des débats :
3- Grégori (L.-V.-A.) est-il coupable d’avoir fait des blessures et porté des coups sur la personne de M. le commandant Alfred Dreyfus ?
4- Lesdits coups et blessures ont-ils été faits ou portés avec préméditation ?
Le jury se retire dans sa chambre des délibérations. Il y reste à peine vingt minutes.
Le coup de marteau annonçant sa rentrée si prompte dans la salle d’audiences retentit comme un signe favorable. Le visage des jurés reprenant place sur leurs bancs paraît radieux. Et d’une voix forte et assurée qui porte dans le silence religieux de tous comme l’affirmation puissante de la conscience nationale, le président de Jury, M. Bourguignon, répond : Non ! sur toutes les questions.
Ce Non ! et la façon dont il est dit à cette heure solennelle sont d’un prodigieux effet. Des applaudissements y répondent.
C’est à peine si la Cour peut prononcer l’acquittement de Grégori, lorsque les gardes le ramènent, toujours maître de lui, toujours d’un calme absolu.
« Vive le jury ! Vive la Nation ! » s’écrie l’acquitté. Les applaudissements redoublent, l’ovation se déchaîne en tempête à faire crouler la salle. Toutes les mains se tendent vers Grégori comme pour serrer les siennes, ce pendant que des Hou ! hou ! significatifs accompagnent les Juifs et les Blocards qui avaient attendu le verdict.
Les gardes républicains enlèvent presque Grégori pour le soustraire aux acclamations et aux étreintes ; et tandis qu’ils le remmènent paur la levée d’écrou, qu’il s’agit d’aller faire à la prison de la Santé, la manifestation populaire s’étend, de plus en plus vibrante et enthousiaste, au dehors du Palais, franchissant les ponts, et portant par tout Paris,le cri de : Vive Grégori !
Magnifique et réconfortante démonstration qui montre bien que nous ne devons jamais désespérer du pays.
[Commentaires non signés, concluant cet exemplaire de propagande de la Libre Parole.
« LA LIBRE PAROLE » journal politique et antisémite français (Paris, 1892 - juin 1924) fondé en 1892 par l'antisémite et polémiste Édouard Drumont, (1844-1917) auteur du livre La France Juive.]
FIN